Autodidacte en urbanisme, j’ai exercé à tous les échelons, de grouillot à chef d’agence, avec comme nous tous une pratique en évolution constante en écho aux mutations de la société.
Après l’école d’architecture (Nantes, années 90), je glissai vers l’informatique graphique, discipline qui écartait alors la table à dessin. J’intégrai ainsi le groupe d’avant-projet de la 3ème ligne Nord du tramway Nantais, au côté d’architectes et ingénieurs renommés.
Avec cette référence, j’entrai chez Enet-Dolowy fin 1997, où j’alternais entre collaborateur d’architecte et chargé d’études en urbanisme, avant d’être promu (2001) chargé d’affaires en aménagement et extensions urbaines.
On citera la ZA des Jeannettes à Erquy, l’une des 1ères labellisées Bretagne Qualiparc, démarche qui m’ouvrit aux enjeux de développement durable en urbanisme.
J’y réalisai en 2001-2002 une recherche pour le CERTU : « impacts de la mobilité sur les formes urbaines et architecturales », étude des entrées de ville et quartiers de gares de Nantes et Rennes. Auteur principal, avec Serge Wachter pour référent au ministère, j’assimilai grâce à une bibliographie considérable le cadre théorique en urbanisme qui me manquait faute d’études supérieures en la matière, ce qui me valut d’enseigner à l’école d’architecture de Rennes en ateliers 3ème et 5ème année et en amphi.
J’eus l’opportunité de créer mon cabinet, ADEPE, en novembre 2004 avec au départ un conducteur de travaux et un paysagiste avec qui j’ai appris divers volets : chantier, VRD, hydraulique urbaine. Une maîtrise significative des enjeux environnementaux, sans être expert, m’apparut incontournable dans l’exercice de l’urbanisme, appréciation aujourd’hui largement partagée. J’ai étoffé l’équipe depuis, avec dessinateur, assistante, environnementaliste, paysagiste-concepteur, écologue, ingénieur en génie urbain, ingénieur VRD… J’ai cherché à varier échelles et missions en extension, aménagement, planification, les unes nourrissant les autres, ainsi que l’apport de cotraitants spécialisés.
Dans ma pratique, j’ai insisté tôt sur la concertation en développant le « diagnostic en marchant » dès 2009, et sur les démarches environnementales en labellisant divers projets (EcoFAUR², autres…) dont j’ai témoigné à l’occasion de conférences.
Depuis 10 ans, nous explorons le « nouveau » renouvellement urbain : sobriété foncière, densification, mutualisation, réflexions sur le réemploi, le temporaire, le réversible, etc.
Pour la prospective / planification, le croisement d’échelles de temps et d’espace, d’approches pragmatique et conceptuelle, m’incite à beaucoup travailler la scénarisation, essentielle à une aide « sincère » à la décision, avec des scénarios qui se concurrencent réellement, au lieu de deux repoussoirs fléchant un préférentiel.
J’ai voulu la qualification OPQU du fait de ce parcours, certes sans diplôme initial mais assez riche, pour rejoindre le club des urbanistes, en tant que concepteur et observateur du temps.